Regards sur… Frédérique MELON
Nous ouvrons ici une rubrique régulière avec pour objectif de dresser le portrait d’artisans et d’artistes d’exception. Aujourd’hui nous nous intéressons à une artiste martiniquaise, dont le talent n’est plus à démontrer : Frédérique Melon.
La tradition de l’orfèvrerie antillaise est séculaire, elle a ses modèles, ses codes, ses symboles. Un collier forçat, un fagot de canne, ou une paire de boucles d’oreilles tétés négresse, ce sont tant de modèles qui sont l’expression à la fois de notre histoire, voire de nos souffrances.
Frédérique propose sa propre lecture
Artiste à part entière, artisan autodidacte et dévouée, elle a déjà fait l’objet de nombreux articles de presse, aux Antilles et à l’étranger, tant son art s’exporte avec succès. Afin de mieux saisir son univers, voici un reportage très complet réalisé par Nathalie GLAUDON.
Lors du vernissage de son exposition de septembre « SILLONS, SIYAKS », elle nous guide sur de sinueux cheminements vers notre identité d’Homme et de Peuple.
On y retrouve des pièces précieuses, d’or et d’argent, martelées , torturées afin d’exprimer toute leur beauté et aussi les émotions dont elles sont empreintes.
Des bijoux chargés d’histoires
À l’Atelier nous admirons son travail et sa démarche, de longue date. Nous aimons aussi les objets qui ont une histoire et qui se racontent. Nos bijoux Frédérique Melon sont donc bavards en rêveries et souvenirs partagés, entre ceux de l’artiste et notre interprétation.
Bracelet et boucles d’oreilles incrustés de cauris. À la fois entrave et ornement, la menotte en argent sert de support à un coquillage symbolique. Originaires de l’Océan Indien et du Pacifique, ancienne monnaie de l’Afrique introduite par les arabes, il y servent pour l’art divinatoire et les pratiques spirituelles. C’est l’invitation au Voyage, l’évocation des grands empires africains du Moyen Âge.
Les boucles d’oreille Lambi. Ce coquillage est peu représenté en bijouterie, il en est plus souvent la matière première. Conque précieuse pour les peuples précolombiens de la Caraïbe qui en ont fait des parures, mais aussi l’outil de leur survie: taillé il servait à creuser les troncs pour fabriquer les embarcations. Enfin, le lambi comme trompe d’appel évoque aussi le marronnage des esclaves. (photo à venir)
Les boucles d’oreille brindilles: Ce sont littéralement les traces, empreintes , sillages évoqués plus haut. La forme ovale fait écho aux cartouches des pharaons égyptiens, gravés de hiéroglyphes d’un genre nouveau, comme un autre hommage à notre héritage.
Enfin, le dernier né, tout frais de cette année
L’oursin : Le choix de représenter le test (nom donné à la carcasse) ajouré et sans épines de l’oursin est volontaire. L’Artiste nous a révélé qu’elle a souhaité immortaliser la beauté du squelette tel qu’on le ramassait enfant sur la plage, non sans tristesse lorsqu’il s’effritait entre nos doigts. Noble et fragile comme la vie.
Pour en savoir plus :
Le site de Frédérique Melon
La chaîne Youtube de Nathalie Glaudon
L’article de France Antilles sur l’exposition « Sillons, Siyacs«
frédérique
février 11, 2014 at 8:44 (11 années ago)He bé !!!! Ca c’est vraiment adorable ! je suis tombée dessus par hasard.
Merci ma copine et gros bisous
Fred