Connexions créoles : les fêtes de fin d’année à Barcelone
En ce début d’année 2014, nous vous proposons une nouvelle thématique sur le thème de la créolité. Nous raconterons ici les anecdotes, les traditions qui nous ont rappelé notre « home sweet home » lors de nos pérégrinations extra-caribéennes.
Aujourd’hui, et parce que c’est encore tout récent nous évoquerons les 4 raisons qui font de Barcelone le meilleur endroit pour goûter à un Noël comme chez nous.
1. Le Turrón
Une traduction rapide nous ferait associer le Turrón espagnol au Torrone italien et au Nougat blanc de Montélimar, mais ce serait une grave erreur.
Parole d’initié : le Turrón est aujourd’hui un mot générique qui désigne toute confiserie rectangulaire et dure, ainsi une tablette de chocolat sans carrés, c’est un Turrón! Mais revenons-en au sujet : le Turrón qui nous intéresse est une plaque de caramel ambré enrobant un mélange d’amandes et de noix.
Le concept est familier? Normal, ce n’est jamais que le cousin de notre Nougat Pistache !
2. La crèche ou Bélen
Sur la bonne vingtaine de Noëls que j’ai passé aux Antilles, pas un ne s’est fait sans crèche, avec de véritables santons, des personnages de pâte à modeler ou des coraux pour une scène plus conceptuelle, c’est un élément omniprésent.
A Barcelone, la crèche est incontournable : sur les marchés de Noël on oublie le saucisson ou les gadgets qu’on retrouve à Paris, ici c’est du sérieux.
Ainsi, à la Fira de Santa Llucia, l’un des plus célèbres marchés de Noël de Barcelone, sur une quarantaine de stands, les 3/4 seront en relation avec la crèche: les vendeurs de santons, de caganers (oui…), côtoient les vendeurs de « décors » chez qui on peut se procurer des carrés de mousse, des branchages et tous les éléments végétaux qui feront de votre Bélen la plus réaliste des crèches.
Enfin, si comme moi vous n’avez pu faire la vôtre, il est possible d’aller observer la Nativité grandeur (presque) nature en ville, chaque année la municipalité organisant une représentation de la scène selon une thématique chaque fois différente. Cette année il s’agissait de prendre pour décor les toits de Barcelone.
3. Le cochon
Que seraient les fêtes de Noël aux Antilles sans le cochon? Eh bien, ici c’est la même chose, le catalan n’envisage pas de passer les fêtes sans son jambon.
Ici, il ne s’agit pas d’un jambon à rôtir à l’ananas comme dans la Caraïbe, mais tout de même!
Jugez plutôt : à partir de fin Novembre vous pouvez croiser de nombreux espagnols, leur jambon sec sous le bras prêts à fêter sérieusement. Petit détail amusant, c’est ici que j’ai découvert que les cochons avaient des sabots ! Pour préserver l’authenticité de leurs jambons, les espagnols s’attachent à le présenter plus vrai que nature, sabot en l’air.
4. La Noche Vieja ou le Nouvel An
Enfin notre dernier point, est né des souvenirs de ma mère qui me racontait comment pour la nouvelle année on mangeait une orange, on en comptait les pépins et on les gardait auprès de soi pour s’assurer de commencer l’année sous les meilleurs auspices.
Les espagnols ont une tradition similaire, qui elle aussi nécessite des fruits. Lors du Réveillon, pour les douze coups de minuit, assurez-vous d’avoir douze raisins à avaler à chaque son de cloche afin de s’assurer d’avoir de la chance toute l’année. Je conseille néanmoins d’en choisir des petits, pour avoir essayé, disons que l’orange est moins risquée si vous voulez commencer l’année sans manquer d’air….